PENSER À LA SOUPE AUX ORTIES
L’hiver semble tarder. Alors, avant que le froid ne nous atteigne, avant qu’il ne mette un terme à cet automne qui s’étire sans fin, avant qu’il souffle les ombres dorées d’un soleil si bas et en attendant que le gel ne vienne figer les feuilles et le temps, qu’il ne fasse éclater, fibre après fibre, les derniers végétaux encore debout, il reste des ballades, il reste des chemins verts, des talus… et des orties.
Pour moi, c’est un peu une madeleine de Proust. Parmi ces plats singuliers que l’on mangeait parfois à la maison, il y avait le tourin à l’ail, la salade de jeunes pissenlits du jardin, la soupe aux fanes de radis, le gratin de bettes, la salade tournaisienne et la soupe aux orties. Souvenir d’enfance, donc, au goût apparenté à celui du cresson mais en moins « piquant » (c’est un comble !). On n’utilisera que les sommités et les jeunes feuilles lavées à grandes eaux. N’oubliez pas de prendre un gant pour les ramasser et évitez le bord des routes, la proximité de champs copieusement arrosés de produits chimiques et les abords des chemins très fréquentés. Pensez à tout ceux qui, sur quatre pattes, comme sur deux d’ailleurs, ont une féroce tendance à marquer leur territoire (quelle illusion). Mieux vaut effectuer sa cueillette dans un coin un peu plus sauvage.